André Malraux présente cette Collection unique exposée en 1987 en l' Hôtel de Ville d' Hauterives ( Drome-France )composée d' une trentaine d'huiles sur toile de formats divers en hommage à Joseph Ferdinand Cheval architecte singulier du "Palais Idéal". Cette série de tableaux signés COCO, de facture naïve retrace avec plus ou moins d'interprétation la saga du facteur, de ses proches, de sa famille. La fascination qu’exerce le personnage Cheval conduit cette démarche picturale originale par l'apport d'une iconographie nouvelle axée essentiellement sur les portraits et scènes de genre. « La Couleur en plus »

Le fond muséographique est relativement pauvre, à par quelques photos et cartes postales noir et blanc, jaunies par le temps, on trouve peu d'illustrations sur l'homme lui même. Lorsque Coco rencontre le regard de J.F. Cheval, sur une de ses cartes postales l'étrange attirance qu'elle ressent pour "ce grand-père "provoque un "pousse à peindre"spontané . Rien ne laissait présumer un réel goût pour l'art du pinceau jusque là et pourtant emportée par cette passion soudaine, cette faim de couleurs ne trouvera sa satisfaction libérée que par cette production hâtive et hétéroclite. Les visages nous apparaissent avec un mélange de tendresse et de dureté à la limite de la caricature . La facture faussement naïve emprunte l'éclat des pigments purs. Nos regards deviennent complice de cette parodie tragi-comique du lancement d' une artiste singulière . La presse nomme" Coco peintre du Facteur Cheval " et lui fait parenté de l'Art Naïf . Nous nous trouvons confrontés aux discours sans fin des appartenances et « des arcanes de la création « de la critique d'art dont l'histoire de Ferdinand Cheval est tissée. Le Palais idéal inaugure le mouvement de Jean Dubuffet «  l'Art Brut. » 

La collection" Coco Peintre du Facteur Cheval " marque les années 80 des prémices des mouvements divers héritiers des SINGULIERS dont la mode contemporaine nous abreuve et nous inonde d’œuvres de" récupération". Coco se refuse à faire l'artiste et l'imprudente nous dit : Coco colorie

La singularité de la collection de Coco, face à la multitude des semblants, nous porte à croire que cet « ensemble unique » trouvera sa place chez un collectionneur averti ou dans un futur Musée du Facteur Cheval .